Tchad : Un appel à réformer le système éducatif de l’enseignement primaire

Le système éducatif tchadien connaît des difficultés profondes qui compromettent sérieusement la qualité de l’enseignement primaire dans le pays. Malgré l’obligation constitutionnelle de l’État de garantir l’éducation des enfants, la réalité sur le terrain est alarmante et nécessite une attention immédiate.

Le Tchad est classé 187ème sur 189 pays selon l’indice de développement humain. Le taux national d’alphabétisation est de 32 % pour les femmes et 48 % pour les hommes. En zone rurale, ces chiffres baissent considérablement avec 14 % de femmes alphabétisées et 47 % des hommes,  témoignant des inégalités frappantes d’accès à l’éducation, en particulier pour les femmes rurales Voici une analyse détaillée des principaux problèmes rencontrés dans le système éducatif tchadien.

Sur-effectif et analphabétisme

L’effectif pléthorique d’élèves par enseignant dans certaines régions du Tchad crée un fardeau insurmontable pour les éducateurs. Les conditions d’enseignement précaires, telles que l’absence d’infrastructures adéquates et de manuels scolaires accessibles, entravent la transmission efficace des connaissances. Avec un taux d’analphabetisme de 78%, cette surcharge se traduit par un manque d’apprentissage effectif et compromet le développement académique des enfants.

Tout même, les chiffres de la campagne 2022-2023 montrent des progrès significatifs avec 3 276 centres d’alphabétisation animés par 3 276 animateurs et 170 077 apprenants inscrits, dont 118 114 femmes.

Approche pédagogique inadaptée

L’introduction de l’approche par compétence (APC) dans le programme éducatif tchadien suscite des inquiétudes quant à son efficacité. Les résultats observés semblent indiquer une baisse du niveau d’apprentissage des élèves. Il est impératif de revoir cette approche et de réintroduire des méthodes d’enseignement plus traditionnelles, adaptées au contexte local et aux besoins des élèves.

Qualité des enseignants

Le recrutement d’enseignants médiocres, parfois basé sur de faux diplômes, compromet sérieusement la qualité de l’enseignement. Les cas de personnel enseignant sans qualifications appropriées sont monnaie courante, ce qui nuit à l’apprentissage des enfants. Des mesures strictes doivent être prises pour assurer la qualité et l’intégrité du corps enseignant, afin de garantir un enseignement de qualité pour tous les élèves.

Ainsi, Brahim Ben Seid, secrétaire général de la Confédération Libre des Travailleurs Tchadiens, estime que « trois mille agents de moins sur la liste de la fonction publique représente un gain et cela peut amélioration la situation des fonctionnaires qui vivent dans la précarité 3000 agents de moins sur la liste de la fonction publique représente un gain et cela peut amélioration la situation des fonctionnaires qui vivent dans la précarité ».

Manque de suivi et de matériels didactiques

Un suivi et évaluation insuffisants, combinés à un manque de matériel pédagogique adéquat, entravent le processus d’enseignement et limitent les possibilités d’apprentissage des élèves. Les enseignants se trouvent dans l’incapacité de dispenser un enseignement efficace en l’absence d’outils appropriés. Il est primordial d’investir dans des ressources pédagogiques adéquates pour soutenir le développement académique des enfants.

L’éducation est un pilier fondamental du développement d’un pays et de l’autonomisation de sa population. Le Tchad doit s’engager dans une réforme éducative en profondeur pour garantir un système éducatif de qualité et offrir à ses enfants les meilleures chances de réussite. L’avenir de la nation dépend de la qualité de son système éducatif ; ne pas agir maintenant mettrait en péril le développement futur du pays.