Les 10 caractéristiques qui font du Tchad un pays de la mauvaise gouvernance

19 novembre 2018

Les 10 caractéristiques qui font du Tchad un pays de la mauvaise gouvernance

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La mauvaise gouvernance est un fléau à l’embrouillamini  politique, un attentat économique et un méli-mélo social d’un État. La mauvaise gouvernance détruit  à petit feu un pays, un État, une nation. C’est le cas de la République du Tchad, un pays enclavé qui se situe au cœur de l’Afrique. N’djaména est la capitale du Tchad. Ce pays à pour président Idriss Deby Itno, le redoutable allié de la France pour la lutte contre le terrorisme. Avec une superficie de 1.284.000 km2, le Tchad est un pays pétrolier qui regorge non seulement d’énorme potentialité culturelle; mais aussi  : l’or, le pétrole l’uranium, l’agriculture, l’élevage, les sites touristiques…

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Malheureusement, ce pays meurt à petit feu dans le carcan de la mauvaise gouvernance. Cette dernière est engendrée par des multiples périples que j’ai résumé en 10 caractéristiques qui font que le Tchad est pays de la mauvaise gouvernance.

1 . la corruption

 » hagal crédit » (la part de crédit) ou « hagal goro » (la part de cola) sont les appellations de la corruption dans des expressions de l’arabe locale tchadienne. La corruption est l’arme la plus fatale de la mauvaise gouvernance. Elle est la diablesse dévastatrice de l’appareil étatique. Malheureusement, ce fléau est généralisé dans le corps de l’administration tchadienne jusqu’au sommet.

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En 2016 Transparency International classe le Tchad dans le top 10 des pays les plus corrompus au monde. La corruption dans un pays pauvre comme le Tchad qui est le deuxième pays « le plus misérable au monde », juste après la Syrie (  d’après une enquête du World Gallup Poll) ne le fait que détruire.

2. Le népotisme

Le népotisme sème du chaos à flot dans ce pays. Le constat est lamentablement amer. Dans chaque grande direction administrative, les ministres ou les directeurs administratifs embauchent vaille que vaille leurs proches (nièces, cousins, frères…) au détriment des autres.

Au Tchad, le népotisme a atteint son summum. Car, même les concours professionnels sont « nepotisés« , et les places sont répartis par « quotas népotique« . Sur ce, la fonction publique tchadienne n’est qu’accessible que par ces deux options qui sont : le népotisme et la corruption. Les pauvres tchadiens comme moi et mes camarades qui usent leurs pantalons sur les bancs des universités avont en face de nous deux bombes, un couple diabolique et une épidémie de gouvernance qui retardent le fonctionnement de l’appareil administratif tchadien. Alléluia !

3. Le sabotage de la méritocratie

Le gouvernement tchadien est façonné systématiquement par une équité régionale. Pour ne pas éveiller les soupçons des détournements du denier public. Cette mauvaise gouvernance se penche sur l’intérêt personnel que général. Simplement, en politique la camaraderie est soit positive ou négative.
Silence ! On bouffe.

Quelle raillerie administrative ! Une raillerie où un juriste se trouve à la tête du ministère de pétrole, un économiste à la tête de la technologie…
Le sabotage de la méritocratie saute à l’œil nu dans la capitale et les provinces du Tchad. Ceux qui ont fini leurs études s’accrochent à vivoter en faisant du clando, des taxis, du bénévolat…Tandis-que ceux qui n’ont jamais mis pied à l’école; grâce au griotisme politique se trouvent dans des bureaux climatisés à gérer les affaires administratives. Ce n’est qu’au Tchad qu’on découvre ça. Qu’elle piètre gouvernance ! Un Tchad meilleur n’a pas besoin des dirigeants militantistes pour son développement administratif. Il a juste besoin de la compétence absolue à chaque poste de responsabilité.

4. Taux d’analphabétisme

L’analphabétisme est l’une des source de toute forme de mauvaise gouvernance, surtout un pays comme le Tchad avec un taux d’analphabétisation de :  86% pour les femmes et  69/% pour les hommes. Elle est malheureusement affectée par une souffrance maladive du système éducatif tchadien. L’effectif pléthorique tape à l’œil. Car dans le nord du pays  selon le bulletin humanitaire d’OCHA de septembre 2016, le ratio monte à 216 élèves dans une salle pour un instituteur. C’est ce qui occasionne présentement la baisse de niveau chez les enfants et, qui finissent par quitter l’école puis se lancent dans la vie active. D’autres partent pour l’Eldorado avant même de finir le premier cycle. Cependant, il y’a un manque cruel des suivis et évaluations dans le système éducatif. Le pire est que l’ecole n’existe pas dans certains villages des provinces du Tchad, et celles qui existent, la plupart ont un seul instituteur à multigrade : 2 à 3 classes pour 2 heures ou 3 heures. À ce que je sache, Dans un État de droit avec une bonne gouvernance, chaque enfant a droit à la scolarité. Car l’éducation est le socle du développement d’un pays. Un peuple éduqué est un peuple instruit. La destruction du système éducatif actuel, laisse le peuple dans l’ignorance de ses droits et devoirs. Car un peuple est instruit connaît son droit et ses devoirs citoyens. L’une des méthodes pour s’éterniser au pouvoir, est la mainmise sur le peuple dans l’ignorance en détruisant le système éducatif du pays. Ça y est Nous y sommes. Malgré tout, par le biais du népotisme, d’autres réussissent à s’intégrer à la fonction publique. Hélas ! C’est là où la mauvaise gouvernance dénature tout un pays.

5. Chaqu’un pour soi Dieu pour tous ou le  » je m’en foutisme « 

Un terme banal pour une gouvernance loyale. À cela s’ajoute des expressions de la rue tirées directement de la mauvaise gouvernance du genre : « il n’a que 6 mois pour bouffer« , « c’est sa chance de devenir riche« … Des expressions désastreuses qui ont enfoncé le Tchad dans un gouffre sinistre face aux multiples crises dont la crise  économique du semptembre 2016 que nous vivons présentement. Parmi les hautes autorités ou les représentants des grandes institutions, la plus grande partie n’a aucune intention de diriger lesdites institutions ou directions POUR LE PAYS. Sauf quelques oiseaux rares qui, à force de rendre service au pays se retrouvent limoger après quelques mois. La majorité  sont ceux qui exercent leurs fonctions POUR LEURS COMPTES BANCAIRES, NON POUR LE PAYS. Par ses propres fils aux intentions apatrides, le Tchad souffre énormément jusqu’à ses entrailles. Ces « je m’en foutistes » n’ont presque jamais fais des actes ou des actions pour l’amour de la nation au détriment de leurs intérêts personnels. Avec ces apatrides qui ne pensent qu’aux paradis fiscaux, le constat reste et restera encore et toujours amer. Tais-toi ! on s’enrichit .

6.Administration traditionnelle ou classique

L’administration traditionnelle ou classique renvoie systématiquement à une forme de gouvernance dont les principes et les méthodes se reposent sur les us et les coutumes, la tradition et les cultures ancestrales. Dans ce pays, l’on arrête pas de parler de la République, de l’État de droit, de la constitution, des textes sacrés de la République… Mais dans le fond, c’est le classique qui sape nos administrations. En revanche, la violation des textes sacrés de la République, l’implication coutumière dans l’administration tchadienne et des décisions coutumières des rois classiques ne cessent d’influencer l’administration tchadienne. À l’instar des décrets héritiers, des nominations et des postes héritières…Dans ce beau pays le système traditionnel est « gouvernementalisé ». Par exemple, lorsqu’un député vieillit, c’est l’un de ses parents qui le succède. Lorsqu’un maire, ministre sont destitués, c’est leurs proches parent qui les succèdent. De surcroît, c’est les mêmes personnes, les mêmes têtes qui se succèdent dans ce cercle gouvernemental. Le dernier remaniement gouvernemental ne passe pas inaperçu. Ma plus grande inquiétude, c’est la multiplication des chefs de canton décrétés. Peut être, bientôt, même les chefs des villages le serons. N’espérons pas, mais tout est possible dans ce qu’on appelle diviser pour mieux régner. Subséquemment, la lignée ancestrale domine la stratégie de gouvernance au Tchad. Peu importe la compétence et le professionnalisme au profit de la nation, ces successions stratégiques mises en places ne sont rien d’autres que des stratagèmes pour bloquer les issues de la fonction publique aux autres. Ce phénomène absurde dans l’administration tchadienne est lié directement au népotisme qui laisse le pays dans le joug de la mauvaise gouvernance. Sur ce, les conséquences seront désastreuses que promotrices. Car, s’il en est ainsi, l’unité nationale sera en péril.

7. L’intimidation et le droit de l’homme bafoué.

Un terme qui résume tout une gouvernance d’un pays. Au Tchad, toute personne qui parle de la mauvaise gouvernance, de la gestion scabreuse du pétrole et du droit de l’homme, aura automatiquement les agents de la ANS (Agence Nationale de Sécurité) à ses trousses. Le droit de l’homme est quasiment bafoué dans ce pays. Des répressions, des intimidations et des arrestations des journalistes, des activistes, des défenseurs des droits de l’homme et de la société civiles, des chefs des partis politiques, des artistes… Sont devenues des monnaie courantes. Disparitions forcées et détentions arbitraires, recours excessifs à la force, les droits à la liberté d’expression et de réunion  bafoués sont ressortis dans le rapport d’Amnesty International. Sur papier le Tchad est un pays démocratique, mais dans le fond la démocratie au pays de grand-père Toumaï est en congée ou peut-être incarcérée. Ainsi, le Tchad se classe 13e parmi les 20 pays où il ne fait pas bon vivre dans le monde.

8. Détournement du denier publique

Les véritable ennemis de la nation sont les « voleurs de la République » autrement, « les mangeurs de l’argent du pays« . Le détournement du dénier public est la branche principale de la mauvaise gouvernance. La crise économique que traverse le pays actuellement est due à une grande partie aux détournements des fonds publics. Le Tchad est le seul, sinon l’unique pays où l’enrichissement illicite a fait des  prédateurs du denier public extrêmement riches et qui vivent dans le luxe total; et les pauvres croupissent sous une misère incommensurable. Malgré un tel désastre dans la caisse publique, l’État tchadien est resté sourd-muet. Beaucoup n’ont pas été jugé et condamné. Le pire dans cette crime économique, ceux qui ont détourné hier, reviennent comme un héros en occupant un grand poste de responsabilité au su et au vu de cette justice tâché d’une lenteur et de l’incompétence juridique. Aucune juridiction d’un pays de droit s’enjaillera de voir passer un tel crime économique. Le 10 mars 2017 , determiné a finir avec les voleurs de la République, le président tchadien Idriss Deby Itno, a fait une sortie médiatique lors de la journée du prière nationale pour la paix et la cohabitation pacifique  en martelant contre les prédateurs de la République : «Tous les prédateurs de la République doivent comprendre que leurs actes ne resteront pas impunis. Chacun doit apprendre à vivre avec son salaire». Il a également lancé un missile qui fait tremblé « les mangeurs de l’argent du pays » comme disent les hommes de la rue. Conscient de ces crimes économiques, il a martelé que «L’enrichissement illicite est visible à Ndjaména et à l’extérieur comme l’attestent les villas qui poussent ». Il ajoute que «Chacun doit justifier ses biens. La loi sera appliquée dans toute sa vigueur». Une telle détermination du Président Deby finira par traduire illico les prédateurs de la République à la justice ? Wait and see, nous sommes au Tchad.

9. Une justice épousée par l’impunité

La justice tchadienne est atteinte par une épidémie endémique appelée : impunité. Elle est comme un marché d’où les procès sont des produits vendus aux plus offrants. Lorsque dans un État la justice est bazardée, la mauvaise gouvernance a atteint son paroxysme. L’impunité est le maître mot des vrais coupables en libertés, à l’instar des prédateurs de la République. Leurs actes sont restés impunis, mais c’est les pauvres citoyens qui payent le prix du pot cassé par l’imposition des mesures sordides appelée les 16 mesures qui consiste également à couper les salaires des fonctionnaires. La mauvaise gouvernance dans ce pays a dépassé ses limites : des policiers qui tirent des balles réelles aux manifestants qui réclament juste leurs droits, des fonctionnaires aux faux diplômes qui pullulent la fonction publique tchadienne, des prédateurs de la république non jugés et condamnés, des violeurs des textes sacrés de la République, des coupables des crimes… Sont tous restés impunis. Si la loi ne s’applique pas à tout le monde, alors à quoi vaut la justice au Tchad? Les pauvres payent et les riches profitent.

10. l’incohérence dans la transparence des finances publiques

Chaque années le budget faramineux annuel du pays est en crescendo. Malheureusement, chaque ministère ferme les yeux sur la transparence de la gestion financière. Les rapports justificatifs camouflés ou peut-être inexistants assortis avec cet insuffisance totale des suivis et évaluations financières sont les indicateurs clés du chaos financier.
C’est ce qui fait malheureusement que le détournement du dénier public devient de plus en plus un moyen efficace pour les prédateurs de la République de bomber leurs comptes bancaires à l’étranger. Les budgets de l’État et ses gestions financières sont les racines économiques stabilisatrices d’un pays. Le contraire sera bien évidemment une crise économique. C’est ce que vit présentement le Tchad.

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Commentaires

Michaël
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T'as tous vue grand frère! Merci pour cette force et cette confiance en soi que tu as, t'as en gros résumé toutes les conneries qu'ils font dans le pays.